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  • Comment le projet Blueprint valorise les modèles économiques autour du recyclage ou réemploi des déchets

    Financé à hauteur de 3,8M€ par le programme européen Interreg France-Manche-Angleterre, le projet BluePrint associe 10 partenaires* anglais et français, dont l’Université Picardie Jules Verne, autour d’un objectif commun : aider les autorités locales en Angleterre et en France à mettre en œuvre une économie circulaire. Un nouveau modèle économique qui peine à prendre place dans la société, malgré la nécessité de mieux gérer les ressources de la planète et les déchets que nous produisons. 

    Pour impulser efficacement un changement des pratiques sociétales dans le domaine, le Conseil du comté de l’Essex, porteur du projet, a fait appel à des sociologues de l’unité de recherche Habiter le Monde de l’UPJV, dont Camille Dormoy, chargée de recherche, et Denis Blot, maître de conférences en sociologie et chef de file du projet BluePrint pour l’UPJV. 

    Faire changer les mentalités sur les déchets
    Les préjugés sur les déchets et les métiers attenants sont très tenaces. « Les métiers associés aux déchets sont perçus comme des métiers de « seconde zone », attribués à des personnes sans compétences particulières. Il est nécessaire de changer cette perception, car en réalité la gestion des déchets exige de véritables compétences techniques, et le ré-emploi des objets des compétences artisanales complexes », explique Camille Dormoy, chercheuse spécialisée en rudologie, la science de gestion des déchets, et en conduite du changement. 

    Au sein des collectivités, ces a priori se traduisent par un manque de formation des personnels techniques, mais aussi par un faible investissement financier dans la transition à l’économie circulaire. « Aujourd’hui, l’économie circulaire concerne surtout l’économie sociale et solidaire, dont le business model génère très peu de bénéfices. Cela n’incite pas les autorités à investir dans la réutilisation des déchets. Or, une récente étude a montré que la transition vers une économie circulaire en Europe pourrait valoir 1 800 milliards d’euros par an d’ici 2030 », révèle la rudologue. Comment ? En élaborant des stratégies de gestion des déchets tenant compte à la fois de la valeur sociale et de l’innovation. 

    Quand le recyclage diminue le chômage
    C’est là toute l’originalité du projet BluePrint : proposer aux collectivités anglaises et françaises un nouveau modèle d’économie circulaire rentable, le modèle BluePrint, combinant recyclage/réutilisation des déchets et création d’emplois.
    Initié en avril 2020, le projet BluePrint s’engage d’ici mars 2023 :
    •    à faire tester et valider le modèle BLUEPRINT par 30 autorités locales 
    •    à former 2 000 personnes aux emplois de l’économie circulaire 
    •    à former 118 organisations pour dispenser des formations à l’économie circulaire
    •    à faire changer de comportement 78 000 personnes pour soutenir la croissance de l’économie circulaire

    L’unité de recherche « Habiter le Monde », dont l’économie circulaire est l’une des thématique de recherche, est investie sur différents axes du projet BluePrint et a ainsi participé à la création de formations, accompagnant à la transition vers l’économie circulaire, et pouvant être utiles aux porteurs de projet de l’ESS.  

    * Les partenaires du projet BluePrint : Essex County Council (Chef de file), Anglia Ruskin University, Brighton & Hove City Council, École Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction ESITC Caen, EcoWise Ekodenge Ltd, Kent County Council, Peterborough Environment City Trust PECT, Université de Picardie Jules Verne (UR UPJV 4287 Habiter le Monde), NEOMA (Chaire en bio-économie et développement durable), UniLaSalle

    Retrouvez le programme de formation de l'UPJV ici